Du napo dans l'air
L'AFFREUX CADEAU D'ALBERT COUPECOURT
Le 03/03/2019
Coupecourt et l'officier bleu taillent dans le lard breton |
Juillet 1795, quelque part du côté de Carnac. Albert Coupecourt est un homme heureux.
Ce tonitruant commissaire de la République, fraîchement nommé en Morbihan,déballe le cadeau que sa grand-mère vient de lui faire parvenir pour fêter son anniversaire.
Le paquet entouré d’un splendide ruban tricolore est de belle taille.
Sitôt le papier enlevé, les yeux du républicain s’écarquillent de bonheur.
Mamie Molette (j’y peux rien, c’est son nom) lui a offert une guillotine toute neuve.
« Raaaah lovely ! » sussure le bleu qui a jadis combattu les godons en Amérique.
Trépignant de joie et impatient d’essayer son nouveau jouet, Coupecourt fait appeler le sergent Tumefaiche, dont le zèle est bien connu au sein de la Garde nationale.
- « Dis-donc Tumefaiche, on n’a pas un prisonnier chouan qui moisit dans nos geôles ? » lui demande-t-il.
Tumefaiche se gratte le futal, geste qui, chez lui, trahit une profonde perplexité en même temps que le souci légitime de se débarrasser des morbacks qui le taquinent depuis sa dernière visite au « Perroquet bleu », maison discrète et bien tenue des environs d’Auray.
- « Ben non, citoyen, pas à ma connaissance. Mais on tient un certain Aldebert von Kassburnes, un ci-devant émigré alsacien, ancien de l’armée de Condé. Il a été surpris l’autre soir dans une auberge en train d’essayer de faire passer du courrier aux brigands royalistes ».
- « Ah bon, tu aussi tu connais le Perroquet bl… » lâche Coupecourt, avant d’interrompre brusquement sa phrase, de peur de trahir ses sordides habitudes nocturnes.
« Huummm ! Bon ! Excellent ! Amène le moi. On va voir si le rasoir national coupe de près, hé, hé, hé ».
Dès lors, l’affaire ne traine guère.
Amené devant la guillotine qu’Albert-le-pervers a fait édifier devant les ruines d’une église incendiée une semaine plus tôt, le pauvre Kassburnes s’apprête à voir sa tête rouler sur l’herbe bretonne. Sans même avoir pu connaître le bonheur de déguster une dernière choucroute dans ce pays de sauvages où l’on ne boulotte que des galettes-saucisses.
Cette triste histoire révolutionnaire se terminerait là si Mamie Molette, un peu radine sur les bords, n’avait pas acheté sa guillotine à Nantes, chez Ikea, au lieu de la faire fabriquer par un artisan du cru.
La notice de montage a en effet été rédigée en suédois et les hommes de Tumefaiche ne parlent vraiment bien que le gwenedeg, un dialecte en usage entre Sarzeau et Lorient. Dame ! Bretons on est, bretons on reste.
Cerise sur le gâteau, ou plutôt pépin de pomme sur le kouign amann, le dessin figurant à la page 37589 de la-dite notice, a omis de signaler la présence d’un boulon octogonal emmanché dans le plan XYT de la 7e pale trihélicoïdale.
Résultat : quand on appuie sur la manette qui permet à la lame de descendre vers les nuques obtuses des opposants à la République, la chevillette s’enfonce mal dans la bobinette qui ne choit plus du tout.
« Or, quand la bobinette n’a pas chu, rien ne se pache . Cha coinche et ch’est chiant » comme on dit du côté de Clermont-Ferrand.
En un mot comme en cent, le cadeau ne fonctionne pas.
Tandis que les hommes de Coupecourt s’évertuent, comme tous les clients d’Ikea qui se respectent, à déchiffrer le maudit mode d’emploi, les paysans du coin, eux, rigolent.
Cet odieux attentat mécanique perpétré contre le bon fonctionnement de la Nation leur laisse, en plus, le soin de prévenir les chouans du coin ainsi qu’un détachement des régiments de Damas et de Loyal Emigrant, débarqués depuis peu du côté de Quiberon.
Aussitôt prévenus, les blancs voient rouge. Répartis en trois colonnes convergentes, ils se promettent de faire les bleus marron tout en aidant von Kassburnes à se mettre vert. Bref, leurs adversaires vont en voir de toutes les couleurs.
Les combats vont déboucher sur la victoire des chouans et des royalistes. Luttes à l'issue desquelles le féroce Albert Coupecourt obtiendra un aller simple et direct pour le paradis des sans-culottes.
Ils ont été reproduits samedi dernier au sein de la Ligue des Vannetais Ludiques par le féroce Xavier, le Cadoudal du 28 mm ; l’explosif Charles, dit Le-téméraire, la terreur des patauds, et votre serviteur, JJ, le vampire de Sterwenn.
On n’était pas chiens ni pointilleux. La règle était un mélange hétéroclite de Vae Victis, Legends of the High Seas et Argad. Et on a bien rigolé.
Comme quoi, c’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les bonnes bouillies.
UN TOUR SUR LE TRONE
Le 02/03/2019
C'est simple. C'est rigolo et ça cogne dur. |
Amusant et sans casse-tête, celui-ci associe des plateaux de figs de 30 mm environ à des cartes de personnages et de situations capables d'influer de multiples manières sur le déroulement d'une bataille.
Bien sur, c'est pas mal de jets de dé et on est loin des tactiques du jeu d'histoire.
Mais un petit pas de côté, ça fait jamais de mal. D'autant plus que l'ambiance était plaisante. Alors... que demande le peuple, acré milliard ed'vingt de diousse ?
Qui plus est , ce soir là, mes guerriers berserkers ont fait des merveilles.
De braves garçons dotés d'une qualité cocasse : plus leurs rangs s'éclaircissent, plus ils deviennent vénères et plus ils cognent. Tout à fait moi quand on me cherche des crosses, hi, hi, hi.
ILS NEPEUVENT PAS SE SENTIR
Le 01/03/2019
Saint Guillotin et Saint Frusquin s'en vont en guerre |
Dans une règle éditée par Vae Victis, le prêtre peut faire perdre un point de bravoure à l'un de ses adversaires en lui lisant un passage de la Bible. Quant au commissaire de la République, il est considéré comme tellement effrayant qu'il faut réussir un test de bravoure pour l'attaquer.
Ca rigole pas dans le bocage.
Figurines 28 mm Wargames Foundry et Trent Miniatures.
UN COUP DE FEU, DEUX COUPS DE FAUX
Le 28/02/2019
Dans ce labyrinthe, les républicains ne seront pas à la fête. |
En attendant, cette table là fait 1,50 m sur 1,30 m. Largement suffisant pour mettre une rouste aux bleus.
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TIENS, SI ON CHOUANNAIS...
Le 26/02/2019
V'là les lieux du crime. Sortez les fourches ! |
Je suis en train de préparer un décor (1,60 m x 1,20m) en prévision d'une démo qui sera proposée au sein de la Ligue des Vannetais Ludiques. Avec notamment des talus qu'il me faut encore peindre et floquer. Entre autres détails.
La règle, que l'on devrait tester avec Charles, a jadis été éditée par Vae Victis. Elle m'a été fournie le rude général républicain Philippe Pacédoine, un ancien marquis qui, pour éviter la guillotine, a supprimé la particule de son nom.
Un homme prudent, que je remercie pour ce don fait à la cause chouanne du Morbihan et dont l'un des descendants tient - soit dit en passant un blog fort intéressant : http://blogdumarquis.canalblog.com/
Pour le consulter, c'est comme pour le fusil modèle 1777, il suffit d'appuyer sur la détente. De cliquer, quoi.
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J'adore ! Je me souviens avoir joué "Les bleus et les blancs" publié par Vae Victis... Et c'est là que je prends conscience de mon âge... Vindidiou !
Ah... Les notices ikea... C est toujours quand c est monté qu on se rend compte qu on a mal monté la pièce 2 sur la pièce 1... Et donc... Excellent compte rendu avec le fameux Coupecourt .. Qui a d ailleurs un cousin... Deuxdoigt_coupefin...