Du napo dans l'air
CASTAGNE A KERJIJI
Le 19/10/2020
Les lieux du drame. Comme d'hab, l'Est est à droite, l'Ouest à gauche |
Voilà en quelques mots le scénario de chouannerie que je vais proposer pour le test de la règle « Song of drums & shakos » qui se déroulera mercredi aprèm’ dans ma tanière morbihannaise.
Je résume à grosses louches.
Albert Tapedur, commissaire de la République, en mangerait presque son chapeau emplumé. Ce représentant de la Convention chargé de faire régner l’ordre dans les campagnes plus que suspectes qui environnent la vieille cité de Vannes vient d’apprendre une nouvelle stupéfiante.
Tout un parti de brigands s’apprête à assister à une messe clandestine au fond d’une impasse du hameau de Kerjiji, repaire de coupe-jarrets et de rebelles totalement obtus aux lois de la Nation.
Son sang, largement imbibé de cidre à 5,5 degrés, ne fait qu’un tour dans son étroit cervelet de guillotineur.
« Rontudju ! M’en va te foutre tout ce beau monde sous le couperet du rasoir national » grommelle-t-il avec son accent teinté d’un chouia de gallo (Car Monsieur Albert, comme le nomme respectueusement les biffins de la Grade nationale qu’il commande, a beau être né rue Mouffetard, il passe tous ses étés à prendre des bains de pieds sur les plages de la presqu’île de Rhuys).
Aussi sec, trois colonnes soldatesques sont dépêchées vers le hameau renacleur.
But de la manœuvre : tanner le cuir des ci-devant paroissiens et – comme l’habitude en a été prise depuis quelque temps avec les gens de son espèce - envoyer le curé non-jureur qui célèbre la messe sous les cieux inamicaux de la France équinoxiale, autrement dit en Guyane ! Va donc voir chez les mygales si j’y suis, vieux calotin !
Le hic pour les Bleus, c’est que les Blancs ont des oreilles, de grandes oreilles même, et des espions partout. Le plan de Tapedur est donc vite éventé (tout comme d’ailleurs l’infâme jus de pomme frelaté dont il s’emplit la panse).
Les chouans, nombreux dans le pays, sont aussitôt alertés. Même chose pour un détachement du régiment que commande un émigré sur le retour : le rugueux et atrabilaire comte d’Hervilly, fraîchement débarqué à Quiberon dans le cadre d’un séjour touristico-royaliste.
Le choc est inévitable et on peut s'attendre au pire.
D’après une rumeur tenace colportée par les commères du pays, voici comment les choses devraient se passer.
Tour 1 : tandis que les blancs débitent leurs paters et leurs nosters au milieu de la table, un groupe de bleus déboule à l’Est, la bave aux lèvres et la baïonnette au canon.
Dès que les assaillants sont repérés par un guetteur chouan judicieusement planqué et spécialisé dans le 100 mètres haies (qu’il court en moins de dix secondes), le dit guetteur prévient ses potes.
Il a plutôt intérêt à faire fissa car au tour un autre parti de républicains entre au même moment sur la table de jeu, côté Ouest.
Une fois l’alerte donnée dans leur camp, les chouans sonnent le tocsin, allument des feux, tirent des coups de feu en l’air, pleurent leur race et appellent leur mère… Bref, ils se débrouillent pour appeler leurs vite fait d’autres potes à la rescousse. Ce qui peut se produire à partir du tour 3.
Les renforts chouans attendus déboulent – et c’est là que ça commence à devenir docasse – par le même côté de table Ouest que le deuxième groupe républicain (hi, hi, hi), mais par une route légèrement différente. Autant dire que la seconde colonne républicaine a intérêt à avoir des yeux dans le dos et sur les côtés.
Dans la foulée, au tour 4, les p’tits gars de d’Hervilly débarquent sur la table (1, 2,3 au nord, 4,5,6 au sud) . C’est le dé qui décide.
Le côté qui reste libre (nord ou sud) voit pour sa part l’arrivée du dernier groupe de républicains : en l’occurrence une escouade de gendarmes prêts à coller une amende à 135 euros à tous les gugusses qui, outre l’absence de masque anti-covid, ne portent pas de cocarde tricolore sur leur chapeau.
Objectif des Républicains : capturer le curé non-jureur
Objectif des Chouans et affidés : envoyer Albert Tapedur six pieds sous terre.
Objectif de tout le monde : trucider autant d’ahuris d’en face que possible.
La routine, quoi.
CA RIGOLE PAS A LA PINETIERE
Le 13/10/2020
Des haies, des maisons... Autant de pièges pour les Teutons |
Au menu, on trouvait du Blitzkrieg. En l’occurrence, une rude baston ayant opposé en 1944 les tarés de la division Das Reich aux GI’s fraîchement débarqués dans le pays des amateurs de calva.
L’affrontement s’inspirait de celui livré aux abords du hameau de La Pinetière ( j'ai ouï-dire qu'une cousine de Mme Odette y a élu domicile ). Une sanglante castagne qui avait vu les teutons se faire enfermer dans une nasse ricaine.
But de la manœuvre pour les nazillons : traverser la table et rompre l’encerclement US. Tout cela saupoudré de pas mal de blindés et d’une bonne dose d’artillerie.
Bien que fanatiques, SS et lourdement armés, les zallemands ont progressé rapidement sans pouvoir finalement passer.
Il faut dire qu’avec toutes les haies qui parsemaient le bocage, la manœuvre effectuée par ces fiers à bras tenait plus plus du steeple-chase et de la partie de cache-cache que de la progression au pas de l’oie.
Dans la réalité, une partie des Teutons était passée en 44, mais en laissant quand même 5000 prisonniers derrière elle. Ach, la guerre, gross malheur !
DES TAMBOURS, DES SHAKOS ET DES GNONS
Le 05/10/2020
V'là les pékins qui serviront au test. Ca suffira largement |
La règle d'escarmouche Drums & shakos, qui me parait être fort intéressante, va être testée d'ici peu dans ma tanière du sud Bretagne.
Pour l'occasion, mes bandes de chouans et d'émigrés tâteront du républicain à coups de fourches, de faux et de fusils chargés avec des balles d'argent. Parce qu'en Morbihan, en 1795, le bleu, c'était carrément le diable.
La règle, dont une version existe en français, permet si j'ai bien saisi à chaque fig d'effectuer de une à trois actions. Si du moins les dés en décident ainsi.
Si le jet est foireux, tu te retrouve comme un couillon et c'est la partie adverse qui joue, comme dirait Mme Odette en proposant à un séminariste de s'occuper des préliminaires.
Un détail parmi bien d'autres car l' armement, le moral et les capacités de combat peuvent varier d'une fig à l'autre. Sans parler des règles spéciales qui s'appliquent aux personnages : par exemple le curé armé d'un fusil, le guetteur muni de son coutelas, l'officier "mal inspiré" et l'on en passe.
La règle n'ayant apparemment pas intégré de chouans, je vais faire jouer ces derniers selon les mêmes critères que les guerilleros espagnols de la guerre de péninsule.
Olé ! Faites chauffer la paella !
LE PONT DES SOUPIRS
Le 04/10/2020
Masquée des regards zennemis, une division de gros talons progresse |
Des hordes d'Ostrogoths, de Ruskofs et d'infâmes Pruskos ont tentéd'aller conter fleurette aux franchouillards de l'autre côté d'une rivière qui coulait samedi au sud de Rennes.
Cette homérique baston napo disputée avec des figs de 28 mm était jouée sur hexagones avec la règle "P'tit tondu" : simple, batailleuse et de bon goût.
Le hic pour les assaillants, c'était de franchir deux ponts étroits derrière lesquels les sournois amateurs de camembert étaient tapis (j'ai pas dit "faisaient tapisserie").
Perso, je jouais français. Mais pour m'être déjà confronté à ce type d'exercice du côté des assaillants, je savais qu'il n'y avait qu'une seule chose à faire : envoyer dare-dare un max de de cavalerie franchir les ponts, astiquoter et retarder le plus possible l'adversaire avec ces bourrins bourrus.
Puis, tout en essayant de gagner du temps, permettre ainsi à l'infanterie de passer à son tour le cours d'eau afin de s'aligner face à l'adversaire. Une tactique pas simple,mais disons... tentable.
Tous les goûts étant dans la nature, samedi, une autre option a été tentée par les biffins d'en face.
Non seulement la cavalerie légère envoyée en première ligne était fort maigrelette. Mais en dépit de sa vaillance, elle s'est en prime heurtée à toute une division de "gros talons".
Cerise sur la choucroute, les premières troupes d'infanterie envoyées par les slavo-teutons à la castagne étaient... de la landwehr prussienne !
AAAAAARGGGH ! Hildepute und donnerwetter ! Telle la chèvre de Monsieur Seguin (et la "rose" de Mme Odette), la pauvrette n'a pas tenu longtemps.
Qu'à cela ne tienne. La baston, qui a quand même rassemblé 6 joueurs et 1 arbitre dans un garage ilestvilain, a permis de faire découvrir le B.A BA du "P'tit tondu" à l'assistance esbaudie.
Cela étant, je dis ça je dis rien, mais je suggère que, la prochaine fois, on banisse les rivières de la table de jeu. Histoire de se rentrer proprement et en toute franchise dans le lard. De la bonne grosse baston sans mystère, quoi.
Prochain rendez vous... le samedi qui vient. Cette fois-ci, on jouera du Blitzkrieg en opposant des panzergrenadiers SS et des parachutistes allemands à des ricains fraîchement débarqués en Normandie.
Faut dire ce qui est. Là non plus, on va pas faire dans la poésie.
FOIE GRAS ET BAIONNETTE
Le 30/09/2020
V'là les zigotos. A Quiberon, ils n'étaient pas...légion |
Comme j’aime bien savoir où je mets les pinceaux, j’ai commandé une brochure sur le site de La Sabretache pour en savoir plus cette unité d’émigrés.
En juillet 1795, 150 hommes de la Légion du Périgord ont été débarqués par les Anglais à Quiberon avec la deuxième vague de soldats royalistes commandée par le jeune comte de Sombreuil. Un nobliau de 23 ans qui sera fusillé plus tard par les républicains à Vannes, dans le jardin de la Garenne (en face des remparts, pour ceux qui connaissent le coin), après la déconfiture des blancs.
Je ne sais pas si le rata servi aux légionnaires du régiment de Périgord comprenait foie gras et magret de canard, mais une chose est sure : ils aimaient donner de la baïonnette.
A Quiberon, ils l’ont démontré en enfonçant gaillardement cet ustensile dans les tripes d’une des patrouilles qui avait été déguisées par les républicains avec des uniformes royalistes afin d’investir le fort de Penthièvre. Oh, l’odieux procédé !
Cette réaction ne leur a toutefois pas porté chance.
Lors de l’assaut final donné par les bleus contre le fort, les ch’ti gars du Périgord ont été tout bonnement massacrés par les bleus.
Qu’essse-tu veux, mon pote, quand ça veut pas le faire, ça veut pas le faire.
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Heureusement le GIGN était là...