Je charge...Aujourd'hu i peut-être, ou alors demain

Retour sur la baston de l'autre jour.

Un affrontement d'une rare violence a opposé ma pomme au cruel Didier van Blue Swede Shoes, qui commandait l'aile droite prussienne.

En fait, j'ai en fait beaucoup de mal à entrer dans le détail des combats, car ils furent terribles.

Résumons :

10 heures du mat. On avance légèrement nos troupes respectives et on s'observe de loin.

11h : rien

12 h : pas grand chose

13 h Bon. C'est pas tout ça, y a l'apéro qui se réchauffe

13 h30 ; drôlement bon, ce sauciflard.

14h30 : Reprise des combats. On n'est pas encore au contact. Mais j'avance d'un centimètre et lui de deux.

15h30 : Il baille. Je m'endors

16h30 : Je baille. Il s'endort

17h30 : la tension est insoutenable. On se regarde toujours de loin.

18 h30 : Ah bon ? C'est déjà l'heure de plier ? Bon, à la prochaine, hein

A suivre. Parce que ,au centre, ça a été une autre paire de manches.

Mon fiston qui habite au Groënland, c'est à dire dans la région lilloise (la plus belle du monde, soit dit en passant), vient de m'alerter .

La presse belge signale qu'un squelette de soldat a été retrouvé sur le champ de bataille de Waterloo, où des aménagements sont en train d'être réalisés.

Ne le répétez à personne, mais c'est en fait le corps d'un de mes adversaires de wargame. Il  râlait un peu trop après avoir pris  une tannée, et ça m'avait  énervé.

La prochaine fois, je creuserai plus profond .

Tandis que la masse française arrive sur la droite des Ostrogoths

Et voilà ! Voilà ce qui se passe quand on a les deux mains prises dans le boulot. Y a le blog qui tombe à l'eau. Mais ce serait mal connaitre la bête que d'imaginer qu'elle a passé l'arme à gauche.

Je reviens donc sur la baston de l'autre jour. Une empoignade mémorable qui a notamment vu le pieux JP de Lafumée, archevêque de Saint Médard en Jalles, en découdre avec un abominable landais : le féroce Olivier de Laballeaubond , spécialiste du rebond de grenadier et du tir à 3 points de la pièce de 12 .

Un gars du genre sadique qui est même capable , n'est-ce pas odieux ?, de ricaner devant le score pourtant plus qu'honorable obtenu   en rugby par la Section Paloise devant le Stade Montois . Alors que, c'est bien connu, l'arbitre de la rencontre a été acheté sur les fonds secrets de l'archevêché de Mimizan. Mais jetons un voile misericordieux sur cette vile et pitoyable tractation.

Or donc, disais-je, l'obersturmfuhrer Oliver von Kastagn, avait pris le commandement d'une horde aussi noirâtre que pustuleuse de Brunswickois . Une brigade teutonne dont les artilleurs ont brusquement décidé d'aller cueillir des paquerettes au sommet d'une colline.

La manoeuvre était  habile, mais dangereuse. Car une unité du 1er Hussard français trainait par là. Or, ce spectacle a eu sur elle le même effet qu'une guépière agitée sous les yeux hagards d'un ancien président du FMI n'ayant pas troussé de jupon depuis, allez !, disons trois grosses minutes.

Bref, malgré les boulets qu'on leur délivrait chauds , les Hussards ont foncé dans le tas, bousculé des collègues teutons venus soutenir les artilleurs, et fini à coups de sabre au milieu d'un Leib Batallion occupé à taper le carton.

Certes, l'affaire ,n'a pas été aussi simple qu'il y paraissait. Un régiment de Lanciers ostrogoth a dans le même temps repoussé des chevau-légers français venus participer à la fiesta. Mais l'infanteie tricolore était là, et la masse était de son côté.

  La messe a donc été célébrée  avec gourmandise par Lafumée, et l'absolution donnée  à grands coups de crosse épiscopale  aux Brunswickois qui se sont , au demeurant, battus fort courageusement.

Hildepute und himmelgott, ces derniers n'ont pas eu le temps de profiter d'un judicieux renfort cavalerie russe envoyé par l'odieux maréchal Xavier de Enavantlamoujik. Troupe qui a , au passage, obligé une batterie française manquant de soutiens, à aller voir ailleurs si elle y était.

Et vous savez quoi ? Ben , elle y était, en effet.

Le tout est de rendre les plaques bien autonomes et solides.

Avant de passer au CR de la bataille de samedi, un petit crochet par le décor d'Orthez qui se poursuit.

La moitié de ce qui constitue son armature est faite. Je la recouvrirai d'un papier épais que je peindrai et travaillerai. Chaque chose en son temps.

C'est lent, mais pas laborieux. Car, à force de bidouiller, je commence à maitriser le truc. Affaire à suivre.

Le saint homme donne patiemment une leçon de stratégie à un moinillon

Ceux qui ont l'habitude de le cotoyer s'en sont aperçus, mais ils restent d'une discrétion de bon aloi pour ne pas lui faire de la peine : le révérend père JP de Lafumée de La Miséricorde, archevèque de Saint Médard en Jalles (et non de Gujan Mestras comme a voulu le faire croire un historien aussi bourré que maladroit) est un peu dur de la feuille.

Rien à voir avec le handicap dont souffre le féroce général Sébastien de Tumeveumevla qui, lui, est carrément sourd comme un pot  et n'entend que dalle quand on lui demande s'il est disponible le 16 juin prochain pour une baston napo.

Non, la légère difficulté à ouvrir ses esgourdes qu'a ce moine-guerrier lorsqu'on lui suggère d'avoir pitié de ses adversaires - en particulier lorsqu'il s'agit de moinillons qui s'exercent au maniement de l'épée - tient surtout à son grand âge.

Figurez vous en effet qu'il vient de fêter son 742e anniversaire. C'est pas rien, comme dirait Mme Odette en contemplant le régiment d'infanterie de marine, de retour d'Afghanistan, qui fait le pied de grue devant la porte du "Perroquet bleu", maison discrète mais bien tenue des environs de Bordeaux.

Né des amours d'une soubrette et d'un archer anglais qui, à l'époque, passait son temps à boire de la bière tiède dans les troquets aquitains, Lafumée, ce saint homme a tout vu, tout connu, tout vécu.

Il a pansé le pouce gauche de  d'Artagnan lorsque cet ahuri s'est piqué  avec la pointe de sa rapière, conseillé Henri IV sur la bonne façon de trousser les cuisinières du château quand celles-ci ont les deux mains occupées à préparer le salmis de palombe et le foie gras aux airelles, tenté (en vain) de recoller la tête de Louis XVI avec de la colle Uhu à maquettes lorsqu'elle est tombée de l'échafaud (ce qui annonçait déjà, soit dit en passant  une belle prédisposition chez ce futur figuriniste), lancé à Napoléon qu'il était rien qu'un gros bourrin d'avoir manoeuvré comme il l'avait fait à Waterloo, et effacé au Blanco tous les pâtés d'encre que ce maladroit de de Gaulle avait fait sur le papier, la nappe et le bas de son pantalon en écrivant son discours de juin 40.

Rien de plus normal, dès lors, qu'on lui fête son anniversaire en grandes pompes comme dirait le clown du cirque Médrano.

C'est ce qui a été fait samedi,  entre deux charges de cavalerie.

A l'heure de l'apéro et du "gros qui tache", quelques cadeaux lui ont été offerts : un manuel sur la maladie d'Alzheimer (pour ne pas trembler devant ses ennemis), une BD sur la bonne manière d'embrocher une brigade de grenadiers autrichiens (car, compte tenu de sa mauvaise vision mais aussi du fait qu'il ne sache ni lire ni écrire, mieux vaut lui donner un livre d'images), et un flacon de liqueur de l'abbé Soury qui guérit de tout : les dents qui tombent, les jambes qui flageollent, la voix qui chevrotte, la zigounette qui... Mais bon, jetons un voile pudique sur ce dernier aspect de sa vie monacale.

Tout cela a donné une excellente journée. Alors, un conseil :  tiens le coup, papy. On sera tous là pour tes 800 ans.