L'équipe des remplaçants. Ils doivent encore prendre des couleurs

Juste histoire de passer le temps, et en attendant que ma forge de Perry traverse la Manche (le plomb, ça flotte pas bien), je suis en train de barbouiller mon bataillon d'infanterie qu'en est en fait pas vraiment un.

Car les quelques figs qui me restent mêlent en effet les tout bleus (c'est à dire de l'infanterie légère) et les moitié bleus (c'est à dire de l'infanterie de ligne).

Qu'à cela ne tienne ! Je les mettrai sur le bord de la table napo pendant les bastons pour me servir de remplaçant alignés sur le banc de touche. Au cas où une de mes figs viendrait à avoir l'idée saugrenue de déserter, et de  prendre subrepticement la poudre d'escampette.

Il est vrai que  certains de mes adversaires sont parfois effrayants : Vivian, le satyre des gaves ; Seb, la tarentule du vignoble ; Didier, le monstre des pinèdes ; Olivier, l'Hannibal Lector de l'Adour ; JP, le vampire des confessionnaux ; Xavier, l'écorcheur d'huitres , le sadique du Bassin ; Patrice, le Terminator de la place du Capitole, et j'en passe.

C'est bien simple, y a même des jours où, même à moi, le Docteur Petiot de la figurine, y a des jours où ils me font froid dans le dos.

Dédé les biscotos en plein boulot

Et c'est reparti ! Après avoir donné la moitié de mon salaire à la faculté pour lui demander de resserrer tous mes boulons qui avaient du jeu (et y en avait un paquet), me v'là revenu aux affaires .

J'ai profité d'une période d'inactivité forcée pour redonner un coup de djeune à un vieux diorama de la marque Minifigs que j'avais acquis à l'époque de mes débuts dans le délire napoléonien.

C'est une forge et son ambiance que je vais m'empresser de remettre sur la première table qui se présentera.

Comme y a pas de plaisir quand y a de la gène, comme disait monsieur Robert en enfilant une paire de bas résille, je vais accompagner ce beau tableau champestre et ouvrier d'une autre forge , achetée chez Perry, celle-là. Parce que, c'est vrai, j'ai craqué. J'ai passé commande.

Kess vous voulez ? Moi les bourrins et les coups de marteau sur les doigts, j'adore ça .

V'la l'pavé. C'est comme la Queue de charrrue. On s'en lasse pas

Les scénaristes de "Plus belle la vie" et autres j'enfoutreries peuvent toujours aller se rhabiller. L'histoire, c'est bien plus rigolo, et ça vous offre des scénarios qui dépassent souvent la fiction.

Un exemple : je viens de me plonger avec gourmandise dans un bouquin acheté sur le carreau des halles de Pau, entre deux navets  et quatre cornichons : "Bonaparte en terre sainte", de Jacques Derogy et Hesi Carmel (ed.Fayard).  Vendu 1 € mais gratos, si en plus, t'achètes un kilo de carottes .

On y évoque - entre autres croquignoleries  - les aventures  du sieur Tromelin, un ancien nobliau breton passé dans l'armée des émigrés commandée par Condé lors de la Révolution, et devenu copain comme cochon avec un célèbre marin anglais: Sidney Smith.

Faits prisonniers par les révolutionnaires français, Trotro-le-chouchen et Smitty-la-godille se sont évadés de manière fort habile de la sinistre prison du Temple, à Paris. Puis ils se sont retrouvés quelque temps plus tard au Proche Orient pour faire un tas de misères au ch'ti père Bonaparte, et l'empêcher de conquérir Saint Jean d'Acre, en 1799. C'est pô juste.

Or, et c'est là qu'on rigole, il faut savoir que cet échec militaire a eu un effet fondamental sur  la carrière du futur  "p'tit tondu".Car s'il avait été vainqueur à Saint Jean d'Acre, Bonaparte aurait sans doute connu une tout autre destinée, en poursuivant peut être jusqu'aux Indes son vieux  rêve de conquête de l'Orient.

Au lieu de ça, il a fait demi-tour (ouh, le vilain !) et , après avoir rejoint la France, il a connu la  carrière que l'on sait. Banaaaaal !

Le côté cocasse de l'histoire, c'est que cet enquiquineur et empêcheur d'envahir Saint Jean d'Acre  en rond qu'était Jacques-Jean-Marie-François, comte-chevalier de Tromelin,  s'est retrouvé bien plus tard colonel à Wagram, puis général de brigade ... à Waterloo, sous les ordres de Lobau, le patron du 6e corps français !

Sa brigade est même restée la dernière à faire le coup de feu sur le champ de bataille.

Comme dirait un amateur de perceuse et de mèches à béton, ce truc là, ça me troue le derche.

Y a un peu de tout. Comme dans la réalité d'ailleurs

Himmelgott, schweinhund and hildepute ! V'la t'y pas que j'ai effacé par erreur toutes  les photos de la foire des hobbies de Tarbes en bidouillant comme un gros naze mon appareil photo. Y avait pourtant du monde et du sang sur les murs (celui de mes adversaires que j'aurai la pudeur, la correction et la miséricorde de ne pas nommer. Sachez simplement qu'ils s'appellent V. de la B.Oasis et P.  L...ticus. Hi, hi, hi. Mais jetons un voile pudique sur ce douloureux épisode de l'histoire wargamesque.

Merdouille d'électronique chinoise, quand même ! Mes belles photos aux oubliettes !  

Déjà qu'une gastro infernale m'oblige  à garder le plumard  depuis quelques jours (quand je ne suis pas en train de chanter la traviata dans les guogues) , maintenant y a la haute technologie qui me poignarde dans le dos en m'enfonçant sur le crane la goutte d'eau qui fait déborder le vase de ma coupe qui est déjà bien pleine à ras bord d'enquiquinements.

Cela dit, corneguidouille et palsembleu , ca va pas se passer comme ça. Et ça m'empêchera pas de reprendre le peinturlurage dès que j'aurai dénoué les gros noeuds qui ficellent mes huit mètres de boyaux.

Voilà donc  en photo, mes prochaines victimes : tout un bataillon de franchouillards qui ne demandent qu'à rejoindre les  gugusses  composant mes armées.

Patience et longueur de temps font plus que force et que rage : dès que j'aurai fini de repeindre mes chiottes en vert ou en jaune, je me remets aux figurines... et au blog .

V'la l'équipage qui traverse mon salon, pour aller à la baston

Le train d'artillerie à pied anglais vient de sortir de mon atelier de peinturlurage.

Il va pouvoir s'aligner sur le champ de bataille tarbais pas plus tard que samedi. 

Je me suis laissé dire que les premiers boulets seront tirés (ou reçus) par un biffin toulousain.

Dans un cas comme dans l'autre, ils feront mouche.