Du napo dans l'air
UN AVANT GOUT DE BORODINO
Le 12/01/2016
V'là les bestiaux. Gare à vos fesses. Ils tirent juste. |
L'uniforme est celui de l'été : pantalon blanc que je peints d'abord en gris pour éclaircir ensuite et travailler les ombrages. Pour le reste, c'est simplissime : tenue verte, bufflèterie noire et air hébété du gars qui part à la baston après s'être enfilé un bon litre de vodka à l'herbe de bison. Histoire de pas trop réfléchir à ce qui l'attend.
Lorsqu'elle sera terminée, ma future armée moujik devrait comporter 8 de ces bataillons d'infanterie légère. Parce que c'est pas ce qui manquait chez les ruskofs.
Une chose est sure : j'ai pas fini de me faire enguirlander par ma légitime parce que j'arrive à table avec du vert sur les doigts quand j'accours, haletant, dans la cuisine, pour manger la sousoupe du soir.
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BRIVE, SES FANTOMES, SES FLAQUES, SA BOUSTIFAILLE.... RAAAH ! LOVELY !
Le 11/01/2016
L'ex-couvent, taule, séminaire, musée où l'on a sévi |
Janvier 1244 - Il pleut sur Brive. Soeur Hildegarde de la Béatitude, mère supérieure du couvent des Clarisses, regarde avec tristesse la pitoyable racine de navet rance qui flotte dans la soupe claire que cette grosse radine de soeur Radegonde, la préposée aux cuisines, a fait servir à ses congénères.
Le couvent vient tout juste d'être créé au coeur de la cité corrézienne. Mais vingt de diousse ! " La soupe est maigre " ralougne la frangine. Elle et ses copines sont pas au bout de leurs surprises.
Janvier 1587 - Le ciel est gris.Comme d'hab, il tombe des seaux d'eau sur Brive.
Soeur Hildepute de la Contemplation, une ancienne péripatéticienne touchée par la grâce après avoir été déniaisée par les protestants qui ravagent la région, se penche d'un air désolé sur les fanes de carottes moisies surnageant dans le brouet préparé par cette vieille tordue de mère Philomène, la soi-disante chef cuistot du nouveau couvent flambant neuf que les Brivistes ont aménagé un peu plus loin, près des remparts.
Le lieu a changé. Mais la tradition culinaire de la maison est restée.
Hildepute l'a d'autant plus mauvaise qu'elle sait fort bien que cette vieille rapiat de Philomène se met à gauche le magret de canard qu'un de ses fournisseurs lui apporte chaque semaine pour s'attirer ses bonnes graçes.
"Maudite pèle-couye, tu rotiras en enfer " grommelle l'ex-fleur du trottoir à l'intention de la gâte-sauce. Ca va pas s'améliorer.
Janvier 1791 - Une averse glacée arrose les Brivistes. La routine, quoi.
La citoyenne Noémie Rador, la gardienne de la prison pour femmes qui vient d'être créée dans le couvent où sont embastillées un tas de ci-devantes suspectées de bondieuserie, regarde en sanglotant les pitoyables épluchures de patates qui surmontent son gruau.
Le plat a été concocté à la va-vite sur ordre du Comité de salut public, dont Noémie connait les tendances avaricieuses. Et dont elle soupçonne d'ailleurs quelques membres de jouer les accapareurs.
"Sac'h kaoc'h" jure la matonne, qui a les crocs en même temps que des ascendances bretonnes
. "J'm'en vais te dénoncer tous ces gueux-là à Fouquier-Tinville, moi. Le rasoir national va bientôt avoir du boulot, nom d'une sans-culotte" ajoute la donzelle, qui effectivement ne porte pas de... Mais jetons un voile pudique sur les détails scabreux, bien que pittoresques, de sa tenue vestimentaire. Et délectons-nous de la suite.
Janvier 1850 - La météo n'est pas bonne à Brive et les passants, revêtus de leurs habituels imperméables, cherchent désespéremment à éviter les flaques qui inondent la chaussée. Pas de doute, on est bien en Corrèze.
Enfermée dans sa loge, la mère Brunehilde Tapedur, la concierge du petit séminaire qui a remplacé la taule révolutionnaire, écarte sa gamelle d'un geste rageur.
"Encore des fayots ! " s'énerve la gaillarde, qui doit son doux prénom aux amours ancillaires d'un maréchal de Napoléon et de la cantinière chargée de nettoyer le gourbi de campagne de ce sabreur.
La place est bonne. Mais côté boustifaille, les séminaristes ont vraiment un goût de chiotte, proteste la mère Tapedur, qui a gardé la verdeur de langage de son géniteur. Scrogneugneu ! Comme on va le voir, l'humeur ce celles qui lui succéderont ne va pas s'améliorer.
Janvier 1894 - Une pluie de tous les diables déferle sur les toits brivistes. Les marchands de parapluie engraissent à vue d'oeil.
Assise sur un fémur de dinosaure déterré dans les fondations de la collégiale Saint-Martin, Eglantine de Jailadalle, fille de famille noble (mais ruinée) et archéologue stagiaire dans le musée aménagé depuis peu dans les murs de l'ancien couvent-prison-séminaire, se lamente devant l'os de poulet à moitié rongé qui lui sert de repas.
Le directeur du musée a beau s'appeler Ernest Rupin, le petit personnel n'est décidemment pas à la fête ici, peste la scientifique.
De colère, Eglantine balance un coup de pied rageur dans un crâne d'ostropithèque à poil dur trainant dans une allée. Un spécimen pourtant fort intéressant. Car sa dentition démontre la longue habitude prise par la plèbe locale à machouiller pendant d'interminables périodes tout ce qui lui tombe sous la main : écorces d'arbre, racines de pissenlits, vieilles semelle de caligae romaines, cailloux patiemment suçés, et l'on en passe.
Tout cela va-t-il s'améliorer un jour ? se désespère la gratteuse d'os.
Janvier 2016 - Les trottoirs de la rue du bon Dr Massenat, comme d'ailleurs de toutes les rues avoisinantes, ruissellent de pluie. Brive tient à ses traditions.
Au rez-de-chaussée de la Maison Cavaignac, ex-couvent, ex-prison, ex-séminaire,et ex-musée devenu Archives municipales, des bruits sourds se font entendre.
Les fantômes de Hildegarde de la Béatitude, Hildepute de la Contemplation, Noémie Rador, Brunehilde Tapedur et Eglantine de Jailadalle cognent à coups redoublés sur les murs de pierre afin de signaler leur présence.
Toutes les cinq viennent en effet de humer les effluves affectueuses dégagées par le jambon de Bayonne et le fromage de brebis pyrénéennes que les maréchaux Vivian de La BelleOasis et JJ la racaille ont amenés dans leurs bagages basco-béarnais.
Ces dignes représentants de la glorieuse association des Grognards des Pyrénées, auxquels les reporters de La Montagne et de France 3 vont venir rendre visite, ont été accueillis sur place par la municipalité afin d'exposer, le temps d'un week-end, un gros paquet de figurines napo.
Et quand je dis un gros paquet, c'est un gros, gros, paquet.
Comme à leur habitude, ils ne sont pas venus les mains vides. Même si les restos du coin n'ont pas l'air mal non plus et que d'autres passionnés de wargame ont déboulé de Dordogne, voire de Paris, pour leur prêter main forte. Certains amenant avec eux des bouteilles d'un gouleyant jaja pas piqué des vers. Nouvelle preuve qu'il y a encore sur terre des gens qui ne perdent pas de vue les choses essentielles. N'en déplaise à ces tarés d'ayatollahs.
Entravées dans les chaines qu'elles agitent inutilement et les linceuils qui leur servent désormais de chemises de nuit, les fantomettes, elles, salivent devant toutes ces victuailles, se tâtent l'humérus et le cubitus, se grattent l'occiput, se secouent le radius et s'entortillent la patella tout en faisant les yeux doux (ou plutôt les orbites) au pâté basque.
Gasp und gargle ! C'est dur, la vie de spectre.
Nous, béats comme des moinillons, gras comme des porcs gascons, et gavés comme des bonzes... on bouffe. Sans en partager une miette. Ca va de soi.
Pardon, mes soeurs, mille pardons. C'est pas bien. C'est même honteux. Je sais. Mais j'en rote encore de plaisir.
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J'EN PINCE POUR LES HOMARDS
Le 07/01/2016
V'là l'engin. 80 canons et un tas de vergues où pendre ceux d'en face |
Ca a mis le temps mais je viens de mettre la dernière main à mon premier bateau Langton en métal.
Ne connaissant pas la bonne manip du montage, j'ai un peu galéré. D'autant plus que la colle Loctite, elle colle tout : les doigts, les pincettes, la table, ta manche, ton falzar, ta souris... sauf ce qu'il faut coller, évidemment. Acré milliard ed' vingt de diousse ed' misère ed' saleté d'entêtée de glue !
Le bateau est un vaisseau anglais de 80 canons avec les "easy sails". Traduisez les voiles disposées en bataille et ferlées.
Un peu comme si une donzelle d'outre-manche (rappelons qu'un bateau, pour les buveurs de bière tiède, ça se conjugue au féminin), relevait ses jupettes pour courir plus vite devant les boulets franchouillards. Choupette, va !
La coque est peinte comme on le faisait à l'époque pour essayer de dissimuler à l'ennemi le fait qu'il allait avoir affaire à un "trois ponts". Preuve, qu'après un Landais, il n'y a pas plus fourbe qu'un marin.
Comme j'ai mis du temps pour bidouiller et peintouiller le bateau, j'ai pris du retard sur l'amiral Olivier de Tulavumonderrick, qui a déja terminé trois vaisseaux français.
Ca fait rien. Pendant que je mets les bouchées doubles, il aura tout le temps de préparer sa stratégie, et...d'apprendre à nager. Hi, hi,hi.
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UN PEU D'EAU SALEE, CA FAIT JAMAIS DE MAL
Le 03/01/2016
Ma belle-mère me l'a offert. Je vais l'appeler le "Mother-in-law" |
Les bateaux Langton en métal qu'on va faire naviguer avec l'amiral Olivier de Tulasvumonderrick pour disputer des batailles navales napo sur nos oceans de polistirene commencent à prendre forme.
En ce moment, je me penche avec affection sur un bâtiment anglais de 80 canons dont je suis en train de poser les gréements. Faut pas se presser et être patient. Mais ca vient, ça vient.
Sa base sera de 3 cm par 9 cm.
Pour la règle, c'est pas les possibilités qui manquent. On a en tester une d'ici peu.
Le premier qui coule l'autre paie sa tournée. De bière tiède, ça va de soi.
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J'EN VOIS UN QUI RIGOLE
Le 01/01/2016
Bong sang de bonsoir ! Mais où est-ce que j'ai vu ces tronches là ? |
L'indiscipline gagne les troupes : ça rigole, ça blague, ça se gausse, ça déconne, ça raille, ça se marre, ça se poile et ça pense plus qu'à la gaudriole.
J'en veux pour preuve le bataillon d'infanterie légère que je viens de croiser en revenant d'avoir sabré le champ' en compagnie d'un évêque, de quelques députés, de deux ou trois généraux et d'un régiment de majorettes chez l'acorte Mme Odette, célèbre tenancière du "Perroquet bleu", maison discrète mais bien tenue de la banlieue paloise.
Les biffins rigolards de cette unité plus que débridée me semblaient tous avoir un petit air de famille. Mais pas moyen de me souvenir où j'avais, diable, bien pu voir leurs tronches de cakes.
Qu'à cela ne tienne ! On s'est échangés nos voeux en se la souhaitant longue, bonne et heureuse (je parle de l'année à venir).
Tiens ! Tant que j'y suis, j'en profite pour faire de même avec vous. Avec la totale : la gloire, les bons numéros du loto, les dames qui nous sourient et ces empaffés de djihadistes qui nous lâchent les baskets. Ca nous fera des vacances.
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Bonne et heureuse année à toi au vénérable tenancier du 1er Empire.