Le cheval est gris. Piotr, lui, est déjà carrément bourré

Le collègue de Wladimir vient de sortir de dessous mes pinceaux fébriles.
C'est aussi un aide de camp et celui-là s'appelle Piotr.
" Piotr le pieu " plus exactement, vu l'habitude qu'il a prise, non pas de réciter ses prières tous les soirs avant de s'enfiler son litron de vodka Smirnoff (auquel cas il faudrait  un x, bande d'ignares), mais de s'allonger dans son paddock en baillant chaque fois qu'il a l'occasion de ne pas aller au turbin.
C'est vrai, quoi. Pourquoi se mettre la rate au court bouillon quand un plumard douillet vous tend les bras ?
Histoire de compliquer les choses, je lui ai fait un cheval gris pommelé. Ce qui demande un peu de boulot.
J'ai aussi mieux soigné le socle (enduit de rebouchage, sable, deux couleurs de marron, flocage).  Bref, j'ai fait un effort.
C'est pas tous les jours, fainéant que je suis.

V'là le gaillard, placé par son paternel chez Koutouzov

 Wladimir Ivanovitch Bogdanov, fils d'une comtesse russe ayant un léger penchant pour la vodka et d'un petit homme vert venu tout droit de la base minière Xhritffnorjjdf 564 ( qui, comme chacun le sait, se trouve sur la planète Mars), est un officier de grande classe.
Son allure est remarquable, son uniforme impeccable, son éducation irréprochable.
Seul défaut : le malheureux est doté d'un menton long comme un jour sans bortch. Désolante protubérance qui caractérise tous les rejetons de son illustre famille. Que voulez-vous ? Personne n'est parfait.
Grace aux relations dont son paternel bénéficie dans les hautes sphères de l'état-major de Koutouzov (qu'il approvisionne en douce en alcool produit dans sa distillerie clandestine du mont Olympus) , mon pote Wladimir sert actuellement comme aide de camp chez un général de division ruskof qu'il me reste encore à peinturlurer.
Le voici, dans toute sa munificence.
Sur la photo, on remarque pas trop le menton. Mais c'est parce qu'il le dissimule en partie derrière la plaque qu'il porte sur la poitrine. Histoire de pas trop faire jaser la troupe.
Y a pas à dire. Y sont malins, ces Bogdanov.
 

V'là les engins. Le danseur de french cancan est au milieu

Faut dire ce qui est : quand je prends le commandement de l'armée ruskof, j'ai pas trop à me fouler.
Un coup de gnole servi aux moujiks, une vague direction à suivre et le rentre-dedans peut commencer. On n'a plus qu'à laisser faire.
L'homme des steppes, c'est le genre de biffin qui se pose pas trop de questions.
C'est donc purement pour faire joli que j'ai commandé chez Perry quelques galonnés endimanchés que je placerai à la tête de mes brigades d'outre-Dniepr.
V'là ces bellâtres en photo, dont un officier de grenadiers si j'ai bien saisi.
Il est reconnaissable à l'impressionnant plumet qu'il porte sur le shako.
Un ustensile décoratif qu'il s'est, parait-il, placé à un tout autre endroit un soir de mars 1814 lorsque, après avoir pris d'assaut la butte Montmartre avec ses rustauds, il a décidé de finir la nuit, fin bourré, en dansant le french cancan en string sur la scène du Moulin Rouge.
Enfin, c'est ce que les mauvaises langues racontent.

Doucettement, mes hussards prennent des couleurs

Ah ! Boudiou and hildepute ! Quelle aventure ! 
Comme chacun le sait, les charges féroces livrées en janvier dernier par le terrible maréchal JP de Lafumée de Pasdemiséricorde contre mes troupes prussiennes ont tellement mis à mal mon palpitant que j'ai du aller me le faire rafistoler en Midi-Pyrénées dans un hopital de campagne tenu par le bon Dr Larrey.
Un séjour que je ne risque pas d'oublier de sitôt. Car il m'a valu de vivre une expérience des plus affriolantes : rasé à la main , du cou jusqu'aux genoux, devant et derrière, par deux cantinières-infirmières au sourire moqueur, avant d'aller faire un ch'ti tour sur la table de cuisine qui servait de "billard" au toubib local. Raaaah lovely ! 
"Pense à ta grand-mère, à la recette des impots, à la vaisselle à faire ce midi, aux aboiements du clébard de tes abrutis de voisins, à la prochaine taule que tu vas prendre en napo " ne cessais-je de me répéter, pour garder mon calme et ne pas exhiber, disons mon émotion, pendant que les coquines me faisaient tomber un à un les poils du torse, du dos, du...,  des... et du pourtour de la...
Gasp ! Glup und gargle ! La vache de torture.
Las ! Toutes les bonnes choses ont une fin.
Cet épisode libidino-hospitalier étant désormais derrière moi, me v'là revenu aux affaires et à la reprise du peinturlurage de mes hussards. Un exercice certes agréable, bien que beaucoup moins croquignolesque que l'expérience citée plus haut.
Contact a aussi été repris avec les furieux du groupe napo pour concocter une baston en mars. La date du samedi 12 semble se profiler. Même si des réponses sont encore attendues. Affaire à suivre.
Tiens ! Ca n'a rien n'a voir, mais je viens d'apprendre un truc qui m'a intéressé : une étude menée par un médecin US a montré qu'un gamin peut rire jusqu'à 400 fois par jour, tandis qu'un adulte ne le fait plus que 15 fois. Ce qui est mauvais pour le coeur, le mental, la rate, le foie, les poumons, l'estomac et un tas d'autres machins un peu utiles.
Alors, avis aux sinistres et aux pisse-froid : si on retombait un peu en enfance ?
 

V'là les bestiaux.C'est du Wargames Foundry

En attendant que d'autres chasseurs russes arrivent, ainsi que deux ou trois galonnés pour leur mettre la pression comme on dit chez Kronenbourg, j'ai ressorti des fonds de tiroirs quelques hussards français de chez Wargames Foundry, la marque des millionnaires et des gagnants au loto.
Il s'agit de compagnies d'élite 1805 que je destinais à un autre usage, mais dont justement l'usage a changé. Ce sont des choses qui arrivent.
Va y avoir du taf en peinture. Mais bon, ça devrait le faire.
Oh, à propos, je risque d'être silencieux quelques jours car la faculté m'enjoint fermement d'aller me faire rafistoler le palpitant cette semaine dans un hosto toulousain.
Tiens, si elles ont deux minutes, je vais essayer d'enseigner aux infirmières la subtile différence qui existe entre une charge de cavalerie légère et la canonnade d'une pièce de 12. Un peu de stratégie, ça fait jamais de mal.